Dimanche 24 novembre 2024 - 16:28
Mai 232012
 

VERVIERS/CHARLEROI – Saive ne sait toujours pas où il jouera à la rentrée puisque La Villette reste empêtrée dans ses problèmes financiers. Mais le temps presse.

C’est un brouillard épais et presque total qui entoure l’avenir de La Villette, et de son joueur phare, Jean-Michel Saive. L’ex-numéro un mondial du ping, qui s’est placé sur la liste des transferts «par sécurité», ne sait toujours pas si le club carolo est en mesure d’aligner une équipe professionnelle la saison prochaine. Ni même s’il existera encore.

Hier, alors qu’avait lieu à Verviers l’annonce officielle de la Coupe du Monde 2013 qui se déroulera au Hall du Paire, c’est sur son futur et celui de son club de presque toujours que Le Liégeois était interrogé. Car le temps presse. Officiellement, s’il veut changer de maison, Saive doit le faire avant le 31 mai.

Le TT Vervia et la Ville intéressés

Le club du TT Vervia, qui s’est maintenu en Super Division – avec Philippe Saive – n’a pas caché son intérêt, mais nie être en pourparlers « concrets » avec l’aîné des frères. Il sait surtout qu’il aurait besoin d’un apport de fonds substantiel pour accueillir « Jean-Mi » et, pourquoi pas ?, disputer une Coupe d’Europe. Claude Junius, président d’un club qui est déjà sur un projet de nouvelle salle, a profité de l’occasion pour officialiser l’appel du pied fait à la Ville de Verviers. L’échevin des sports, Didier Nyssen, également affilié au club, a, lui, fait état de «discussions informelles avec des partenaires régionaux» et s’est dit prêt à soutenir «un projet, et pas seulement le transfert d’un seul joueur». Mais il sait aussi que le calendrier politique ne permettra pas de régler la situation pour la fin du mois. Par contre, il juge la possibilité d’attirer Jean-Michel Saive au TT Vervia d’ici à la Coupe du Monde 2013 plus «réaliste». D’autant que le règlement autorise un joueur à être affilié en Superdivision belge et en D1 française.

Saive : «Manque d’honnêteté intellectuelle»

Et La Villette, dans tout ça ? Le club carolo, fleuron du tennis de table belge, vit des jours difficiles. Ce n’est pas nouveau, puisqu’en août 2011, déjà, les deux ASBL, professionnelle et amateur, qui formaient le club, avaient fusionné. La nouvelle structure devait permettre de repartir du bon pied. Mais mettait aussi en danger tous les étages de la fusée, en cas de crash. Jean-Michel Waroquier, l’ancien président de «Villette Europe», avait passé le relais à Michel Beirens, et prenait le poste de manager en promettant de boucler le budget. Il a quitté le vaisseau en décembre, mais les problèmes subsistent. Tous les salaires n’ont d’ailleurs pas été versés au noyau pro. «Il y a un certain manque d’honnêteté intellectuelle», déplorait hier Jean-Michel Saive, en faisant référence à ce grand flou. Le 58e joueur mondial, à qui il reste deux ans de contrat chez les Carolos, et qui a remporté un nouveau titre de champion de Belgique par équipe vendredi passé, n’est pas vraiment dans la situation idéale pour préparer ses septièmes JO. «Ça serait plus simple pour moi qu’on me dise “voilà, c’est la fin d’une belle histoire ”. Mais ce n’est pas le cas. Je suis assis entre deux chaises, en me disant que je pourrais éventuellement être libre… sans l’être totalement. Pour d’autres clubs qui voudraient me contacter aussi c’est particulier, puisqu’ils ne savent pas si je suis réellement transférable. Je ne remets pas en cause la bonne volonté des dirigeants actuels du club, mais la structure n’est plus là

Interrogé sur ce qui fera pencher la balance de son choix pour la saison 2012-13, celui qui est le papa d’une petite fille de quatre ans, a mis en avant les facteurs «sportif, financier et, aussi, familial. Je n’ai pas envie de déménager pour partir jouer ailleurs.» Reste à voir s’il changera d’employeur.